Perfectionnisme et performance, deux notions tout à fait différentes, qui peuvent se compléter comme s’entraver l’une l’autre. Comment les distinguer ? Quel risque présente le perfectionnisme ? Comment faire en sorte que vos collaborateurs obnubilés par la perfection s’appuient sur celle-ci pour plus de performance ? La réponse à vos questions est dans cet article !
De manière générale, les perfectionnistes aiment aller dans le détail, travailler dans la finesse et rendre un travail impeccable, sans aucune bavure. Dans les cas plus prononcés de perfectionnisme, les personnes se fixent des objectifs inatteignables, s’imposent un effort constant et ne sont jamais pleinement satisfaites d’elles-mêmes, estimant qu’elles peuvent toujours faire mieux. Elles se sentent alors peu confiantes en elles et peuvent mal réagir face à la critique.
Ce type de comportement est souvent dû à l’éducation qu’a reçue la personne étant enfant. Les parents, toujours dans l’attente de meilleurs résultats, poussent leur enfant à toujours faire mieux, à fournir toujours plus d’efforts pour être chaque fois plus fort que la fois précédente. C’est l’un des facteurs concourant à construire un profil perfectionniste.
Evidemment, cela a du bon, puisque ces personnes sont consciencieuses, appliquées et acharnées dans leur travail. Cependant, cela peut avoir des retombées néfastes sur leur santé. Elles sont en effet parfois sujettes à la dépression, présentant une faible estime de soi. La peur de l’échec est paralysante dans leur cas, et conduit à une perte de productivité : elles peuvent travailler et retravailler un projet un nombre incalculable de fois pour le rendre parfait, les empêchant ainsi de le livrer dans le temps imparti. Cette situation est très humiliante pour ces personnes, en quête de la perfection, allergiques à l’échec et au « vite fait bien fait ».
Le mariage entre quête de la perfection et performance
Toute la difficulté des personnes perfectionnistes réside dans le fait de garder un niveau d’exigence gage de qualité, tout en travaillant rapidement et dans le temps imparti. En effet, la quête de la perfection, bien utilisée, peut devenir un atout pour être plus performant. Il faut savoir fixer des objectifs qui, bien qu’élevés, restent atteignables, tout faire pour toucher au but, et mettre en place une stratégie bien définie. Se satisfaire et se féliciter de ses réussites est très important, puisque cela donne de l’énergie pour les prochains efforts à fournir.
Cependant, faire du mieux que l’on peut ne garantit pas toujours la réussite. Il faut éviter de tout prendre à cœur, et ne pas se focaliser sur les échecs, de façon à rester lucide, objectif et à prendre du recul. L’analyse de ses échecs est également un bon moyen d’avancer. Comme on l’entend souvent, c’est en faisant des erreurs que l’on apprend ! Alors, ne restons pas bloqués sur celles-ci et intéressons-nous plutôt aux solutions.
Pour un perfectionniste, il est compliqué de travailler de façon performante et en se faisant plaisir sans trop se mettre la pression. Avant de s’atteler à un nouveau challenge, il peut utiliser la méthode ARMEE pour fixer ses objectifs :
Ambitieux : c’est une nouveauté que l’on cherche à produire, de la valeur ajoutée par rapport à ce qu’on a l’habitude de faire. Eviter de se perdre dans les détails et aller à l’essentiel.
Réaliste : l’objectif fixé doit être possible à atteindre. Il faut savoir prendre du recul et dire non aux projets utopiques. Rédiger un rapport de 10 pages en 10 minutes est irréaliste.
Mesurable : c’est le point que l’on atteint, qui certifie que l’on a réussi l’objectif fixé. Si l’objectif est d’atteindre 1000 participants à un évènement, alors le projet est considéré comme une réussite si on atteint ce nombre au minimum.
Échéancé : la durée de réalisation doit être prédéfinie. Si l’on doit vendre 10 voitures en 1 mois, l’objectif doit être rempli dans le temps imparti.
Effort : c’est l’engagement pris par le collaborateur, ce qu’il va accepter de faire. Faire une présentation synthétique et visuelle de 10 slides au lieu de rédiger un rapport de 50 pages.
Par ailleurs, un perfectionniste est très axé sur la qualité du résultat de son travail, moins sur les moyens d’arriver à celui-ci. Or, le « comment ? » développe la motivation instrumentale, qui permet de monter en compétences sur le long terme, de travailler sur le sens de l’effort. Le fait de se focaliser sur ce « comment ? » réduit le stress de l’échec, et apporte du plaisir dans la réalisation des tâches. Lorsque le challenge est réussi, il est aussi intéressant de se pencher sur les facteurs de ce succès, afin de déterminer les bonnes pratiques qui pourraient être réutilisées dans le cadre d’autres projets, et de progresser sur le long terme grâce à cette expérience.
Enfin, une personne perfectionniste a du mal à s’écouter. Elle occulte souvent les signes de son anxiété, comme le découragement, un état de stress. Il est pourtant indispensable de les repérer afin de les contrer en redoublant d’énergie et en actionnant les bons leviers.
Se concentrer sur les solutions et les chemins menant à la réussite, ainsi que s’écouter sont des clés permettant aux perfectionnistes de s’axer sur la performance. Grâce à ces pistes, mettez la quête de perfection de vos collaborateurs au service de la performance !