Appliquer les bonnes pratiques dans la gestion d’un projet d’e-learning nécessite d’éviter certains écueils. L’Affen nous propose ainsi 5 erreurs classiques en e-learning sur lesquelles nous apportons notre analyse.
L’e-learning représente une innovation digitale incontournable dans le champ de la formation. Elle révolutionne les méthodes de formation en permettant un distanciel plus efficace et interactif, ainsi que le blended-learning. L’Affen a partagé un article intéressant sur ce sujet, traitant des erreurs classiques de l’e-learning. Mon expérience dans le déploiement de projets de formation digitale m’amène à tirer certaines conclusions. On observe en effet diverses erreurs récurrentes dans le domaine de l’e-learning :
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Confondre les inventions technologiques et les innovations sociales.
Il faut bien faire la différence entre ces deux notions qui sont intrinsèquement liées, mais qui pour autant ne doivent pas être juxtaposées. Il faut par conséquent éviter d’en mettre une plus en évidence que l’autre.
Les entreprises attendent souvent la dernière innovation sur une plateforme LMS/LCMS ou encore la dernière invention technologique sortie aux USA (ils sont souvent en avance, quoiqu’on en dise) et tout ça pour se dire « c’est ce qu’il nous faut ! ». Mais n’oublions pas tout le travail pédagogique et social fourni par les « mains de l’ombre » (les responsables de formation, les ingénieurs pédagogiques ou encore les responsables RH) dans ces entreprises. Ces « mains de l’ombre » ont un rôle de plus en plus important, étant donné qu’un nombre grandissant d’entreprises traversent une transformation digitale (d’après le baromètre de la transformation digitale 2016 publié par le cabinet DXC.technology – 60% des dirigeants d’entreprises françaises affirment avoir mis en place une stratégie digitale).
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Croire qu’il existe une pulsion vers le savoir numérique
Il est clair que « digitaliser » la formation ne consiste pas seulement à mettre une vidéo d’un consultant qui traite d’un sujet dans un module disponible sur PC ou smartphone. Les usages des apprenants, nous le savons, ont clairement évolué. Il faut donc s’adapter, mais surtout rendre la formation digitale accessible à tous et qu’elle soit agréable, ludique et correspondant aux attentes des apprenants. Quoi de mieux que de visualiser une mauvaise pratique métier, une méthode, puis la bonne pratique ?
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Privilégier l’outil aux usages
J’émets cependant une réserve sur le point numéro 3, lorsque l’auteur dit que c’est l’outil (LMS ou LCMS) acquis par l’entreprise, qui doit s’adapter aux usages des apprenants. Pourquoi ? La plupart des plateforme LMS/LCMS ont de nombreuses fonctionnalités (qui ne sont d’ailleurs jamais utilisées à 100%). Mais malgré leurs évolutions régulières, elles ne vont pas s’adapter à chacun des clients qui la possède. L’agilité, la co-construction, le partage d’expériences, le recensement des attentes des clients doivent permettre à l’éditeur du LMS ou LCMS d’adapter son outil au fil des informations remontées. Encore faut-il les remonter !
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Penser que l’e-learning est naturellement 2.0
Le recensement du « vécu » des apprenants lors de formations digitales n’est jamais simple. Vous me direz que grâce aux évaluations à chaud ou à froid, en fonction des questions posées, nous pouvons avoir un début de réponse. Mais l’idée est bel et bien de faire prendre conscience à l’apprenant qu’il doit être acteur de sa propre formation et même co-auteur de celle-ci. Et cela en donnant son opinion, en faisant lui-même des remontées qui n’auraient pas été faites durant la formation, en laissant une trace de son apprentissage. Cela donnera du grain à moudre au responsable formation qui aura ainsi matière à aller plus loin et qui pourra faire la corrélation entre la stratégie de l’entreprise et les attentes des apprenants.
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Ne pas piloter la learning data
Ne rien faire des données acquises dans une plateforme e-learning serait en effet presque une faute professionnelle. Cependant, des questions se posent ! Qu’en faire ? Comment les traiter ? Dans quel but ? C’est exactement la même situation en présentiel, lorsque les journées se terminent et que nous récoltons les feuilles d’évaluation de stage. Or, et c’est malheureusement souvent le cas, il serait dommage de ne pas utiliser ces données, alors que nous avons fait le job pour les obtenir !
Vous connaissez maintenant les écueils à éviter pour mettre en place les bonnes pratiques en e-learning et ainsi mener des projets de formation distancielles efficaces !
Retrouvez l’article original “Les 5 erreurs classiques du e-learning” publié sur affen.fr par Formaguide le 17/11/2016.
Lien : http://www.affen.fr/affencafe/les-5-erreurs-classiques-du-e-learning/