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Quand faire du bien est évalué comme pire que ne rien faire du tout !

Octobre Rose – C’est le moment ou de nombreuses entreprises s’engagent dans des campagnes au profit de la lutte contre le cancer. Comment évaluer la portée morale de cette action ?

Intérêt personnel et altruisme – effet néfaste ?

Octobre Rose – C’est le moment ou de nombreuses entreprises s’engagent dans des campagnes au profit de la recherche et de la lutte contre le cancer. Ce que je trouve très positif. Mais je me suis demandé si l’altruisme affiché pourrait avoir un effet négatif pour l’image de ces entreprises ? Et une étude récente remet au goût du jour les conditions de “Quand faire du bien est évalué comme pire que ne rien faire du tout”. C’est ce qui est appelé le tainted altruism effect – l’effet d’altruisme corrompu.

Mise en situation

Voici 2 mises en situations pour expliquer l’effet.

Situation 1

La société A fait don de plusieurs millions d’euros à un hôpital pour enfants pour renforcer la réputation de son entreprise et inciter plus de gens à venir dans ses magasins.

Situation 2

La société B investi plusieurs millions d’euros dans une vaste campagne publicitaire pour renforcer la réputation de son entreprise et inciter plus de gens à venir dans ses magasins.

Résultats ?

D’après vous, quelle situation est moralement la plus juste ? Ce qui est observé c’est que la société B est jugée en moyenne comme moralement pire que l’entreprise A. Car l’entreprise B fait preuve d’altruisme mais motivée par des raisons égoïstes.

Peut-on inverser cette perception ?

Eh bien en indiquant les alternatives qui n’ont pas été choisies l’effet d’altruisme corrompu disparaît. Un exemple ? Le voici.

Pour la société A

Si vous rajoutez la phrase suivante : La société A aurait pu à la place faire don de l’argent à une association caritative. Cela aurait également accru la réputation de son entreprise, mais tout l’argent serait allé à des œuvres caritatives.

Pour la société B

La société B aurait pu investir l’argent dans la publicité. Cela aurait également accru la réputation de son entreprise, mais aucune partie de l’argent ne serait allée à des œuvres caritatives. Dans ce cas, c’est l’action de A qui est jugée moralement comme la plus mauvaise.

La morale de cette histoire ?

L’association de l’intérêt personnel et du domaine caritatif a un impact très négatif sur l’évaluation de la moralité de la personne (morale ou physique) qui l’engage. Je pense que tout le monde avait cette perception avant de lire cet article. Ce qui me surprend c’est qu’en intégrant les alternatives non choisies, cela permet de ré-évaluer son jugement sur la moralité d’une action. Donc pour évaluer de manière plus juste la valeur morale d’une action, intégrez bien les alternatives non choisies. Ce que je retiens aussi, c’est qu’il faut avoir préparé ses alternatives non choisies. Cela vous permettra de répondre à ceux qui n’auraient pas fait l’effort d’évaluer votre action au regard de ces alternatives. La référence de l’étude est ici: https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsos.211152

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